Dès l’Antiquité, cette rue faisait partie du réseau routier romain et reliait la zone de l’actuelle cathédrale Saint-Pierre et de l’Église Notre-Dame de Trèves aux thermes impériaux. À l’époque moderne, des tisserands et des teinturiers s’y installent. Ils lavent la laine et rincent les tissus teintés dans le cours d’eau Weberbach («ruisseau des tisserands»), qui traversait la ville jusqu’en 1820.
Au 16ème et 17ème siècles, les Juifs furent de nouveau autorisés à séjourner à Trèves, qui était alors placée sous la juridiction temporelle d’un archevêque. Mais la population juive ne s’installa plus dans des quartiers et ghettos, comme cela avait été le cas au Moyen-Âge et jusqu’à leur exil en 1418. Désormais, les Juifs étaient dispersés dans toute la ville, mais surtout dans le quartier de la rue Weberbach.
Une plaque commémorative apposée sur le bâtiment de l’actuelle banque Pax, rappelle qu’entre 1761 et 1859, il y avait ici une synagogue qui était le centre religieux de la communauté juive de Trèves. Le grand-père de Karl Marx, Mordechai Marx Levi (environ 1746–1804), y était rabbin depuis 1788, sous la Principauté archiépiscopale de Trèves, tout comme son beau-père l’avait été avant lui. Après la dissolution de l’Électorat de Trèves en 1794, il porta le titre de rabbin de la ville de Trèves.
Son fils Heinrich Marx, avocat à la cour d’appel de Trèves, va rompre la tradition familiale. Entre 1816 et 1819, il se convertit au protestantisme pour des raisons professionnelles: en effet, en tant que Juif, il n’aurait pas pu accéder à la fonction publique. Ses enfants, dont Karl, ont reçu eux-aussi le baptême protestant en 1824.